JOURNAL DE BORD
ZOOM AVEC PSYCHANALYSTES AEF/SPP LE 27 MAI 2021
Alain FONDACCI
Nos collègues nous ont honorés de leur présence au-delà de nos espérances puisqu’ils étaient presque tous là. Nous en éprouvons satisfaction et soutien dans nos efforts pour concrétiser certains projets qui nous semblent bénéfiques pour la dynamique du groupe. Leur présence est le signe de leur attention envers nous et de considération certainement. Ressentent-ils la même chose de notre part ? On peut se sentir considéré ou utilisé, la différence n’est pas toujours facile à établir. Nous avons discuté en association presque libre, dans la mesure où le canevas des propositions de travail du bureau sollicitait leurs avis ou positionnement. Ces propositions visent à les associer à ce que nous entreprenons à leur rythme, à leur gré, mais je ne suis pourtant pas sûr qu’ils attendent quelque chose de nous, ici, tellement ils sont occupés ailleurs. C’est un jeu de patience. Dans quelle mesure jouons-nous ?
Les psychanalystes ressemblent à des personnes très très occupées, plutôt graves et très silencieuses.
Dans ces deux heures passées ensemble on a aussi expérimenté le silence, un peu de gêne, et la relance. Le silence sa teneur feront l’objet d’un chapitre du séminaire de sensibilisation à l’écoute analytique de Christelle et Sophie. Je me suis dit là que ce silence valait d’être considéré comme ce qui ne joue pas encore. Winnicott disait que le but des thérapies (d’adulte) était d’apprendre à jouer et que la psychanalyse était une forme de jeu un peu plus sophistiquée. Je suis convaincu que le malaise dans notre institution relève de cette difficulté dans cet apprentissage. On a parlé d’écriture. L’idée d’ateliers d’écriture est intéressante, elle doit être appréhendée comme une forme de jeu. En septembre, V. Kapsambelis devrait venir nous parler de la revue, et de son souhait de nous stimuler dans le plaisir d’y écrire. La question pourrait aussi être celle-ci : comment la revue peut-elle écrire en nous, avec nous ? Il faudrait inventer l’aire des esquisses, une zone de brouillon, et tenir en estime ces papiers-là.