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Conférence de JP Caillot – Un gâchis psychanalytique : la confusion du traumatique et du désir – 20 nov 2021
20 novembre 2021 à 15 h 00 min - 19 h 00 min
Cycle de conférences sous la direction de Jean-Pierre CAILLOT
Conférences de J.P Caillot, membre adhérent de la SPP, membre du groupe Méditerranéen de la SPP
Thème : Un gâchis psychanalytique : la confusion du traumatique et du désir
Le rôle de la psychanalyse dans le silence autour de l’inceste – Maurice HURNI
Si nous rencontrions Dora aujourd’hui ? – Jean-Pierre CAILLOT
En présentiel et visio-conférence
Le 20 novembre 2021 de 15 h à 19 h
Grand Hôtel du Midi 22 boulevard Victor Hugo 34000 Montpellier
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Avec un recul de 130 ans, le renoncement de Freud à sa Neurotica, qu’il n’abandonna Argument néanmoins jamais complètement, apparaît pour certains comme une faute grave décrédibilisant les plaintes de ses patient(e)s en les imputant à des fantaisies névrotiques. La volonté de retrouver la trace d’un désir supposément projeté sur l’extérieur suffit-elle pour justifier ce qui nous apparaît aujourd’hui comme un véritable déni de réalité ? Dans cet aveuglement, des générations d’analystes se sont succédés, confondant désirs contrariés et réalité traumatique. Rien de plus éloigné pourtant que ces deux registres. Rien de plus éloigné non plus que les approches qui leur sont appropriées.
Si les aléas des conflits intérieurs névrotiques nous sont connus grâce à Freud, beaucoup reste à comprendre des dynamiques liées à une violence externe. Violence physique, violence sexuelle mais surtout violence psychologique : tantôt subie, tantôt infligée (parfois par les mêmes) elle lie les membres d’un couple, d’une famille, d’un groupe ou même d’une société au sein d’une dynamique mortifère et complexe. C’est elle qui caractérise une majorité de nos patients contemporains. Nous devons à Paul-Claude Racamier des concepts précieux pour affronter ces pathologies souvent lourdes comme ceux de perversion narcissique, d’incestuel, de meurtriel, d’exportation des conflits etc.
C’est à nous qu’il revient aujourd’hui de poursuivre ces explorations.
Programme
Cette conférence comprendra deux exposés,
le premier de Maurice Hurni, le second de Jean-Pierre Caillot.
Jeanne Defontaine, Maria CC de Almeida Prado, Philippe Saielli et les participants à la
conférence questionneront les auteurs.
15 h : Maurice Hurni : « Le rôle de la psychanalyse dans le silence autour de
l’inceste »
Le cas Dora offre une excellente occasion d’analyser les différences entre une clinique du
désir et celle du traumatisme. Cette célèbre patiente de Freud vivait en effet dans un
environnement que nous qualifierions aujourd’hui d’hautement pervers, qui est à l’opposé
de la clinique du désir. Les deux furent cependant confondus. La distinction de ces
dynamiques nous fournit un éclairage très parlant de ce qu’est véritablement un
traumatisme psychologique.
PAUSE de 20 minutes
17h. Jean-Pierre Caillot : « Si nous rencontrions Dora aujourd’hui ? »
Comment traiterions-nous le cas « Dora » aujourd’hui ? De nombreux concepts de Paul-
Claude Racamier nous sont utiles pour une approche contemporaine, familiale, de ce cas :
l’incestualité, la paradoxalité, la perversion narcissique bien sûr, mais aussi quantité
d’autres comme l’engrènement, les surdéfenses, (le verrouillage et l’opercule de défense),
la communauté du mensonge, l’« agissement continu » etc. À la lumière de ces concepts,
nul doute que cette rencontre avec Dora et sa famille serait bien différente de celle de
Freud.
Dans ce travail initial de consultation familiale ou individuelle avec Dora plusieurs
séquences essentielles du processus thérapeutique seront décrites et caractérisées :
Dans un premier temps nous nous attacherons à préciser les diagnostics des
fonctionnements psychiques individuel et collectif, la mise en place du cadre de
consultation, l’évaluation de la possibilité d’instituer une thérapie familiale, le
travail de reconnaissance des mensonges, la situation traumatisante infligée à
Dora, les engrènements familiaux et amicaux pervers… l’abord du passé d’enfance
et d’adolescence des parents dans leurs familles d’origine ? Jusqu’où un tel travail
familial peut-il progresser ?
Plusieurs hypothèses seront évoquées concernant le refus de la famille de
poursuivre le travail : que proposons-nous alors à Dora ?
Si le travail peut se poursuive qu’elles sont les séquences du processus
thérapeutique qui pourraient apparaitre ?
Quel avenir pour cette famille et Dora ? Quel est le potentiel d’autonomie de
Dora ?
Le second séminaire de l’année 2021 aura lieu le samedi 30 octobre à 15h. Il aura pour
thème « Les traumatismes collectifs » : Jeanne Defontaine exposera « Le traumatisme à
grande échelle : Quels mots pour dire l’impensable ? », puis Jean-Pierre Caillot parlera de
« La relation d’objet traumatique ».